Torcy

La municipalité et le député promettent des réponses sur la décharge

Creusot Infos Le Samedi 26 juillet 2014

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Des élus torcéens et le député de Saône-et-Loire Christophe Sirugue ont reçu une délégation de l’association Stop Bourgogne Poubelle.

« Vous savez, nous sommes tous riverains de cette décharge », considère Emilie Mondoloni, domiciliée sur Le Creusot et secrétaire de Stop Bourgogne Poubelle. Jeudi en milieu de matinée, elle s’était évidemment jointe à la délégation reçue par les élus de Torcy, mais aussi par le député Christophe Sirugue, « sachant que dans un tel dossier les autorisations d’exploitation relèvent de l’Etat ».
On le sait, et cela avait déjà fait réagir nombre de riverains les années précédentes, l’autorisation de l’enfouissement de déchets à Sita Suez, qui gère le site, a été prolongée jusqu’en 2019. Aujourd’hui, Stop Bourgogne Poubelle plaide pour une fermeture totale du site localisé sur la commune de Torcy. Et son président, Bruno Cuby, autant que les autres membres de l’association présents lors de la rencontre, n’ont pas manqué de rappeler responsabilité et engagement à la municipalité.

« C’est vrai, nous nous étions engagés durant la campagne à la fermeture de la décharge », a admis Rafael Freniche, Roland Fuchet ayant été excusé. Cela dit, l’adjoint au maire a précisé au nom de la municipalité vouloir travailler à une fermeture raisonnée. « Il ne faudrait pas que Sita Suez s’en aille et laisse tout ce qu’elle a déjà fait ». Christophe Sirugue en convient aussi : « L’enjeu est d’arrêter l’exploitation ». Alors que la mairie de Torcy entend enfin lancer de sérieux diagnostics sur le site, le député compte lui s’entretenir avec le préfet
de Saône-et-Loire pour faire le point et évaluer la situation.
« Certes vous voulez faire des études, mais avez-vous pensé déjà à faire respecter les textes », leur a fait remarquer Bruno Cuby. Alain Thomas dénonce des « manquements et omissions volontaires... », depuis l’ouverture de la décharge en 1978. Pour l’association, cet étalement et donc dernièrement cette prolongation d’exploitation est illégale sur plusieurs points. En cause notamment : une parcelle à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH). « Cette réglementation, elle est bâclée. Il n’y a aucune autorisation de construction sur cette parcelle. On touche au patrimoine historique et archéologique », a insisté Emilie Mondoloni, avec l’appui d’Alain Thomas pour refaire l’historique et démontrer que
les décrets préfectoraux sont périmés, non respectés, « ou arrangés » pour le bien de l’exploitant. L’association ajoute : « Le périmètre d’éloignement par rapport aux habitations et au château n’est lui non plus pas respecté. Et puis, il faut penser à une évolution pérenne, à ce qu’on va laisser dans le paysage. La montée de la digue est trop importante et les 200 000 m3 de terre ont déjà été amenés pour poursuivre l’enfouissement. Nous devons empêcher la mise en place de déchets, dont Sita Suez dira après qu’il faut les recouvrir pour des mesures de sécurité... ». Stop Bourgogne Poubelle pointe là aussi des problèmes de pollution, sur un site qui appartenait à Creusot-Loire... « On a commencé par y mettre à même le sol des crasses d’aciérie et autres restes d’opérations industrielles, sur un sol poreux et pas adapté. Sans oublier les gaz sortant des torchères ».

Sur l’incidence des lixiviats, qui « découlent » des matériaux, il s’agit selon Stop Bourgogne Poubelle de faire davantage preuve de sérieux. Habitant au bois Labert sur la commune du Breuil, incommodé régulièrement par les fortes odeurs émanant de la décharge, René Maré pense également à la propagation en souterrain de cette pollution. Une question technique : « La mairie de Torcy et ses agents ont je pense les moyens de reprendre les plans des canalisations et d’analyser où vont ces lixiviats, s’ils sont traités ou non comme ils devraient l’être ».
Si la municipalité ne semble pas avoir de réponses de la part de Sita Suez depuis le mois d’avril, elle a assuré aux représentants associatifs de son implication dans ce dossier majeur. De même que le député : « Pour vous le dire franchement, je ne crois pas avoir la solution miracle. On va bien regarder la conformité de l’exploitation, et l’objectif est bien que ça s’arrête avant 2019. Ce n’est pas un problème uniquement sur notre territoire, plus large en France, mais la population, les riverains ont le droit de savoir ce qu’il en est... Nous devons aussi travailler à d’autres solutions, d’autres options pour l’avenir... ». Christian Landré annonce que la Communauté Creusot Montceau y réfléchit.

Des promesses dont l’association attendra de son côté confirmation. Elle qui ne souhaite pas « revivre » l’affaire de Montchanin...

Alix BERTHIER